Je dois dire que j'étais sceptique ! J'ai vu plusieurs fois des chorégraphies sur des oratorios ou passions et j'étais loin d'être convaincu... Mais dans ce cas, l'oeuvre se prête à une mise en scène par son aspect très descriptif. Haendel est un compositeur de plus de 25 opéras. Trois parties : L'Ancien Testament avec la venue du Christ, le Nouveau Testament avec sa mort et sa résurrection, enfin la rédemption. Deborah Warner a tout compris du message chrétien en sachant bien valoriser le texte et la musique avec de magnifiques symboles. On est loin des représentations sulpiciennes, même lorsqu'il y a un petit clin d'oeil kitsch avec la crèche. Difficile d'expliquer justement ce que l'image peut apporter, donc à voir absolument. Ce n'est pas une interprétation baroque, loin s'en faut, surtout dans l'ouverture où le chef n' a pas compris que c'était une "ouverture à la française" avec un rythme surpointé, ce que les anglais n'appréciaient pas. Et qui valut à Haendel des reproches, lui imposant de donner la première à Dublin...! Mais les solistes sont extraordinaires de présence, les choeurs sont sollicités en permanence avec une qualité d'homogénéité remarquable. Et le ballet, je crois de Londres, est dans une osmose parfaite. Une image de l'Evangile épurée de toute une tradition qui souvent malheureusement brouille le message si beau de l' Amour. On en redemande. Autrement dit une soirée exceptionnelle !!!! Il reste cinq représentations....
Scène avec les intruments de la Passion ci dessus et scène de la Résurrection ci- dessous avec "l'homme debout"