Inva Mula fut une Marguerite d'une grande finesse. Aucun excès, tout en délicatesse.
René Pape un Méphistophélès d'une grande maturité et d'une grande prestance. Il avait de quoi donner le frisson. Roberto Alagna incarnait un Faut inégal : parfois extraordinaire de présence (au début en vieillard), parfois un peu décevant à la limite de la justesse. Mais la partition est redoutable et dans ce cadre il faut donner de la voix devant 7 000 spectateurs ! Il s'en est très bien tiré.
Une mention spéciale au Philharmonique de Radio France tout en douceur et précision avec une sonorité digne des plus grands orchestres. Les choeurs nombreux des opéras de région étaient d'une grande présence soulignant avec brio leurs différentes interventions.
La direction de Michel Plasson était excellente, mais aurait gagné parfois à être plus énergique.
Mais le plus surprenant était la scénographie de Nicolas Joel. Ce buffet d'orgue baroque gigantesque était d'un effet extraordinaire, nous ramenant constamment à ce choix entre Dieu et le diable. Enfin, une mise en scène respectueuse de la partition, originale sans excès
Une très grande production que certains ont certainement vu en direct sur France 2.
Merci le service public !